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Inondations à Namur en juillet 2025 : bilan, témoignages et mesures pour l’hiver

par | 4 Sep 2025 | Actualités | 0 commentaires

Entre le 15 et le 18 juillet 2025, Namur a connu un épisode de crues exceptionnelles de la Meuse et de la Sambre, confirmant la ville face à des défis d’une rare ampleur. Les orageuses ont fait monter le niveau de la Meuse à 6,20 mée à la station de Jambes, dépassant de 4 cm le record de 2010, et entraînant la submersion de nombreux quartiers riverains. Retour sur cet épisode, éclairage des enseignements tirés et précautions à prendre avant l’hiver.

Un phénomène extrême et ses premiers impacts

Les quartiers les plus exposés – Houyoux, Jambes-Ouest et la prairie de la Confluence – ont été submergés dès le début de l’orage, inondant plus de 120 habitations, dont certaines jusqu’à 50 cm d’eau à l’intérieur. Plus de 50 échanges ont dû fermer provisoirement. Les pompiers de Namur, mobilisés sans relâche, ont procédé à 180 évacuations et distribué 4 500 sacs de sable aux riverains. Sous la houlette des services communaux, 24 agents ont dressé des barrages et des barrières mobiles, sécurisé les points de passage et transformé les gymnases municipaux en centres d’accueil d’urgence.

Sur le plan des infrastructures, plusieurs axes clés ont été fermés : le Pont de l’Europe, inondé jusqu’à ses trottoirs, et la rue du Pont, saturée dès 4 h 30 du matin. Le réseau TEC a suspendu temporairement ses lignes fluviales, tandis que les navettes RAVeL assuraient un service de remplacement dès le lendemain.

Solidarité citoyenne et retours d’expérience

Dans le confluent de la Meuse et de la Sambre, Mathilde, commerçante rue de l’Ange, se souvient d’avoir découvert sa vitrine envahie à hauteur de mi-mollet. « Quand j’ai ouvert ma boutique, j’ai entendu les pompiers crier ‘Évacuez !’. J’avais mes étals de fruits noyés, mais mes voisins m’ont aidée à vider les caisses et à organiser une collecte de fonds pour racheter du matériel ».

Du côté de Salzinnes, le couple Durand a installé des palettes et des tapis de jute en barrage de fortune. « Nos voisins du rez-de-chaussée nous ont montré comment empiler les sacs. Sans cet élan de coopération, nous aurions perdu davantage », confie M. Durand.

Ces témoignages illustrent l’importance de la solidarité de proximité , souvent plus rapide et mieux adaptée que les procédures officielles, mais soulignent aussi le besoin de se doter d’outils et de plans d’action plus structurés.

Leçons apprises et renforcement des dispositifs

La Ville de Namur a lancé un audit technique pour évaluer les points faibles révélés :

  • Berges et digues : consolidation des berges artificielles et renforcement des digues naturelles, notamment sur la rive gauche de la Meuse.

  • Système d’alerte : installation de capteurs de niveau d’eau connectés à la cellule de crise communale, pour déclencher automatiquement des alertes et sirènes.

  • Plan communal de gestion des crues : révision des schémas d’évacuation, création de zones de refuge balisées et création de l’information préventive auprès des riverains.

Par ailleurs, une modélisation hydrologique est en cours pour anticiper les scénarios extrêmes et identifier les secteurs à risque, comme la digue du Pont de l’Europe et les abords de la rue du Pont.

Préparer l’hiver : actions et recommandations

En vue de la prochaine saison froide, Namur a mis en place un programme de préparation :

  • Entretien des caniveaux et fossés : appel aux habitants pour dégager grilles et avaloirs devant leur façade, limitant le risque de refoulement.

  • Distribution de kits de protection : sacs de sable, bâches et clapets anti-retour disponibles sur simple demande en mairie.

  • Exercice de simulation : fin septembre, un exercice grandeur nature impliquera habitants, pompiers et services communaux dans le quartier de Salzinnes.

Les familles et propriétaires sont invités à consulter le guide « Que faire à Namur quand il pleut » pour protéger leur logement et à découvrir les solutions de mobilité douce en cas de routes inondées.

Vers une résilience renforcée

L’épisode de juillet a mis en lumière autant la vulnérabilité de Namur face aux phénomènes climatiques intenses que la capacité de réaction rapide de ses habitants et de ses services. Les mois à venir, marqués par la mise en œuvre des nouvelles mesures, seront cruciaux pour tester l’efficacité des renforcements et assurer que la capitale wallonne affronte l’hiver avec une résilience accrue.

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